Le pergélisol, là où il se trouve, réduit la productivité du sol en le refroidissant et en le saturant deau dans la «couche active» proche de la surface. Les communautés végétales de la taïga des plaines sont relativement simples, dominées par quelques espèces bien adaptées aux mauvaises conditions pédologiques et au rigoureux climat subarctique.
Les espèces darbres qui peuplent la forêt de la taïga du nord, ou «terre des petits bâtons», sont lépinette noire, lépinette blanche, le pin gris, le mélèze laricin, le bouleau à papier, le peuplier faux-tremble et le peuplier baumier. Dans les lits alluviaux longeant les fleuves, riches en substances nutritives, lépinette blanche et le peuplier baumier, bien que moins fréquents, peuvent atteindre une hauteur et une circonférence impressionnantes, susceptibles de rivaliser avec les plus grands arbres qui poussent au Canada. Le saule et laulne se plaisent dans cet habitat.
Les petits arbrisseaux, qui abondent dans lensemble de cette écozone, comptent de nombreuses espèces de bruyères, telles que le thé du Labrador et le cassandre caliculé, ainsi quune vaste gamme despèces à petits fruits, notamment lairelle rouge, le groseillier et le bleuet. Les lichens et les mousses dominent la couverture végétale, formant souvent un épais et continu tapis. Dans les terres humides, poussent divers carex et mousses.
Les incendies forestiers qui détruisent plusieurs milliers dhectares boisés ne sont pas rares dans cette écozone. En moyenne, 1 p. 100 des forêts des T. N.-O. brûle chaque année. De nombreuses espèces végétales de la taïga profitent toutefois de ce cycle régulier dincendies. En effet, ceux-ci débarrassent les vieilles forêts stagnantes des insectes et des maladies. La mosaïque typique des forêts créée par les incendies accroît ordinairement la productivité globale et la diversité des habitats à la disposition de la faune.