La faible productivité biologique, une courte saison de végétation et des hivers extrêmement froids et longs soumettent la faune dans le Bas-Arctique à des exigences rigoureuses. Par conséquent, le nombre d’espèces d’oiseaux et de mammifères sédentaires diminue fortement au fur et à mesure que l’on dépasse la limite forestière en direction de la toundra. Les chaînes alimentaires sont relativement courtes, et les changements dans l’abondance d’une espèce peuvent profondément affecter une autre espèce. Par exemple, un printemps froid et tardif réduit considérablement le succès de la nidification des bernaches du Canada. Cela cause des problèmes au renard arctique, qui se nourrit principalement d’oeufs pendant cette période de l’année.

Pour les observateurs de la faune, le nombre relativement petit d’espèces dans cette écozone est compensé par la possibilité d’observer librement les animaux vivant dans cette région. Rien n’égale le spectacle de la migration automnale des caribous de la toundra.

En effet, environ un million de caribous émigrent au sud chaque année. Ce sont les hardes Bluenose, Bathurst, Beverly et Qaminirjuaq dans les T. N.-O., la harde de la Porcupine au nord du Yukon, et les hardes de la rivière aux Feuilles et de la rivière George, au nord du Québec et au Labrador. Pendant leur migration, ils se déplacent en grands troupeaux, empruntant souvent les sinueux eskers comme corridors naturels à travers la toundra.

Des volées de canards, de huarts, d’oies et de cygnes en migration enrichissent le bref spectacle de l’automne en bordure de la toundra. À l’instar du caribou, le lagopède des saules n’émigre que jusqu’à la forêt de la taïga pour trouver de la nourriture et un abri pendant les mois d’hiver. Pendant le bref été, éclosent des milliards d’insectes. La large silhouette de la buse pattue qui scrute les hummocks moussus et les zones d’arbustes à la recherche de campagnols et de lemmings est un spectacle familier.

Dans la partie de l’écozone du Bas-Arctique s’étendant dans les T. N.-O., vivent un nombre limité de grizzlis, ainsi que des boeufs musqués et d’autres espèces fauniques bien connues. L’ours noir de la toundra peuple l’ensemble du nord du Québec. L’orignal habite aussi cette région, en particulier le long de la limite forestière au sud. Les ours blancs errent dans les régions côtières durant l’été et s’aventurent sur les banquises croissantes quand s’installe l’hiver.