Les derniers glaciers se sont retirés de cette région il y a environ 8 500 ans. Au fur et à mesure que la nappe de glace d’une épaisseur de trois kilomètres fondait, elle libérait un énorme volume de sol et de débris de roches, qui sont maintenant parsemés à travers le paysage sous forme de dépôts morainiques plissés, dotés de longs eskers s’étendant jusqu’à 100 km. Les plaines d’épandage fluvioglaciaire constituées de sable et de gravier sommairement triés, et les plages soulevées le long des berges des lacs préglaciaires fantômes sont moins fréquentes. Le terrain onduleux résultant est parsemé d’innombrables lacs et étangs. Quelques-unes de ces masses d’eau formées dans les dépressions «kettle», créées lorsque des blocs de glace, abandonnés par la principale nappe glaciaire, ont été recouverts par les sédiments glaciaires et ont complètement fondu.

Le Bouclier canadien émerge parfois à travers ce manteau de dépôts glaciaires. Il consiste surtout en roche granitique. Le passage le plus récent des glaciers est encore évident dans ces roches, qui portent souvent de fines lignes gravées dans le substrat rocheux par des fragments de roche incrustés au fond de la nappe glaciaire en expansion.

Au cours de son déplacement vers le sud, le glacier a arraché de grosses roches aux faibles endroits dans le Bouclier canadien. Ces roches, dont la taille peut atteindre celle d’une maison, ont sans doute dérivé à la surface du glacier, poussées ou transportées sous le glacier. Abandonnées à quelques mètres ou à quelques milliers de kilomètres de leur source, ces roches n’ont parfois rien de commun avec la roche avoisinante, aussi leur a-t-on donné le nom d’erratique glaciaire. Le pergélisol est omniprésent dans l’écozone du Bas-Arctique. Quelquefois, s’étendant seulement à quelques centimètres au-dessous de la surface, il agit comme un barrage qui empêche l’infiltration de l’eau dans le sol. Par conséquent, malgré la faiblesse des précipitations dans cette région, les sols sont souvent gorgés d’eau ou gelés. Le gel et le dégel répétés de ces sols produisent des caractéristiques intéressantes à la surface, notamment des polygones alvéolaires, des hummocks et des marmites bouillonnantes, où le sol est actif au point où aucune plante ne peut prendre racine. L’intense gonflement par le gel fend la roche sous-jacente et pousse les gros tertres angulaires à la surface.

Les étés sont courts (environ quatre mois), frais et humides, alors que les hivers sont longs et extrêmement froids. D’habitude, les précipitations totales annuelles n’atteignent pas 250 mm à l’ouest et dépassent rarement 500 mm à l’est.