Lorsque les premiers visiteurs européens ont aperçu lArctique canadien, ils lont appelé la «terre stérile». Formant la limite sud de ce vaste écosystème, lécozone du Bas-arctique peut en fait sembler stérile lorsquon la voit de loin. Cest une région où labondance et la diversité de la nature sont soumises aux rudes climat et terrain. Mais il suffit de regarder de près le paysage pendant le rapide verdoiement printanier, les interminables journées dété et le bref rougeoiement de lautomne, et lon découvre une terre dabondance.
Sur environ un million de kilomètres carrés, les caractéristiques des habitats dans le Bas-Arctique sont les mêmes : broussailles rampantes, prairies humides à carex, lacs froids et limpides. Diverses formes et textures fascinantes, créées par laction intense du gel dans le sol, viennent sajouter à ces caractéristiques.
La partie de lécozone du Bas-Arctique située dans les Territoires du Nord-Ouest (T. N.-O.) sert dhabitat à la plus grande concentration au monde de grands mammifères errants. Il sagit du caribou de la toundra, surnommé «le bison de la toundra». Ces caribous ont commencé leur cycle de migration annuelle à travers cette région peu de temps après la fin de la dernière période glaciaire. Cette période se reflète encore de façon évidente dans les érosions glaciaires et les dépôts quon trouve partout dans la région.
Pendant des milliers dannées, labondance des grands mammifères a attiré les chasseurs des deux côtés de la limite forestière. Les Dénés et les Inuits ont utilisé les grandes rivières de la région, notamment les rivières Thelon, Back et Coppermine, pour atteindre les caribous, les boeufs musqués et les orignaux. Ils venaient surtout à lautomne pour sapprovisionner en grandes quantités de viande nécessaires pour lhiver. Bien que les hydravions à flotteurs soient maintenant le principal mode daccès, de nombreuses personnes empruntent les fleuves pour apprécier la beauté et labondance de la région située à la limite des terres colonisées.