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Cadre écologique du Canada
Plaines hudsoniennes

Relief et climat

  1. Ciel d'été
  2. L'océan et ses glaces
  3. Crêtes de plage et terres humides
  4. Petits lacs et étangs
  5. Tourbières oligotrophes et tourbières minérotrophes
  6. Une rivière côtière

Peu de régions au Canada possèdent de vastes plaines. Seules les parties du centre des Prairies et des Territoires du Nord-Ouest sont comparables. Churchill, dans le nord du Manitoba, représente l'extrémité occidentale approximative des Plaines hudsoniennes qui se prolongent vers l'est sur environ 1 300 kilomètres, juste au-delà de Fort Rupert au Québec. Au nord, les plaines longent les eaux de la baie d'Hudson et de la baie James. Depuis ce littoral, elles reviennent vers le sud sur 200 à 300 kilomètres jusqu'à Gillam, Manitoba et près de Kapuskasing, Ontario. S'élevant lentement au-dessus du niveau de la mer, ces basses terres plates atteignent une altitude moyenne de seulement 120 mètres.

Les sols minéraux qui recouvrent une grande partie de la zone sont du silt de fine texture et de l'argile déposés par des processus marins et glaciaires. Les affleurements de grès et de schiste sous-jacents sont rares. Au cours de la dernière glaciation, le poids des glaciers a abaissé la région de la baie d'Hudson, et les eaux océaniques ont ultérieurement inondé des zones sur une distance atteignant jusqu'à 300 kilomètres à l'intérieur des terres à partir du littoral actuel. Au cours du retrait des immenses nappes glaciaires continentales, le drainage dans la baie d'Hudson a été bloqué et de vastes lacs (Agassiz et Ojibway) se sont formés le long des lisières des glaces en recul. Sept mille ans plus tard, la zone subit encore un processus de relèvement qui a entraîné la formation de reliefs remarquables, semblables à des bandes et marquant une succession de crêtes de plage. Les lignes, souvent composées de matériau sableux, rayonnent comme des rides depuis la côte actuelle, délimitant différents stades du relèvement isostatique.

Depuis la glaciation, les terrains plats, le sol imperméable et un drainage insuffisant ont favorisé la formation de terres humides dans toutes les plaines. Des figures en réseau ou de forme polygonale dans les sols organiques sont caractéristiques des terres humides nordiques. Le pergélisol étendu et la glace de sol contribuent également à entraver le drainage superficiel et à ralentir la décomposition. Les sols organiques gelés prédominent, tandis que les sols organiques partiellement décomposés sont plus communs dans les parties sud et que les sols minéraux modérément altérés sont limités aux sites plus chauds et plus secs, comme les crêtes de plage. Les fleuves et autres cours d'eau coulent généralement nord-est en direction de la côte et pour la plupart, leur cours supérieur se situe dans l'écozone du Bouclier boréal au sud.

Les principaux cours d'eau sont le fleuve Nelson et la rivière Hayes au Manitoba, les rivières Severn, Winisk, Albany et Abitibi en Ontario, ainsi que les rivières Eastmain et La Grande au Québec. Leurs parcours sont assez longs et réguliers. L'écoulement varie énormément au cours de l'année et il est pratiquement inexistant entre septembre et janvier. À la fin de l'été, les lits peuvent être réduits à des mares et des tronçons d'eau piégée, tandis que les crues printanières peuvent faire monter les niveaux d'eau de 10 à 15 mètres par rapport à la normale.

Les étroites vallées fluviales offrent souvent les seules zones de relief marqué qui se détachent des plaines. Ces principales rivières sont alimentées par des cours d'eau aux pentes douces et au débit paresseux. Un grand nombre de petits étangs peu profonds et de lacs parsèment le paysage comme un manteau de léopard. Les marées océaniques sont faibles et les courants de la baie circulent dans le sens anti-horaire.

La baie d'Hudson modère la température des basses terres au cours de l'été, mais cet effet s'atténue en hiver lorsque la baie est envahie par les glaces. L'air arctique, froid et sec, demeure généralement dans la zone durant tout l'hiver. Le relief étant mineur, les températures et les précipitations sont en étroite corrélation avec la latitude.

Les températures durant toute l'année ont tendance à être plus basses près de la côte et plus élevées à l'intérieur des terres. Les étés sont frais et courts. La température quotidienne moyenne en juillet varie de 12 °C à 16 °C et, en janvier, elle oscille aux alentours de -25 °C à -23 °C. Les périodes sans gel sont les plus courtes (environ 70 jours) sur la côte et les plus longues (80 jours) le long de la marge sud. La saison moyenne de croissance s'échelonne entre 500 et 1 000 jours-degrés de croissance au-dessus de 5°C. Les précipitations annuelles moyennes sont d'environ 500 mm à 700 mm et sont minimales dans le nord. Au mois de juillet, leur maximum est d'environ 100 mm. Les précipitations comptent une très faible proportion de neige ; les chutes de neige peuvent être de l'ordre de 2 000 mm, soit la moitié de celles de la zone des Grands Lacs. La hauteur maximale moyenne de neige atteint moins de 1000 mm. La débâcle printanière des principaux cours d'eau tend à se produire à la fin d'avril ou au début de mai, et les embâcles peuvent élever le niveau des eaux de 7 à 10 mètres.