Dans lécozone du Haut-Arctique, la vie végétale est généralement clairsemée et rabougrie. En raison dun climat excessivement sec, du pergélisol, des sols ayant subi la géliturbation et des vents dhiver extrêmement puissants, la colonisation végétale est impossible pour toutes les plantes sauf les espèces les plus résistantes. Fait qui nest pas surprenant, le nombre despèces végétales est très faible seulement environ 140 espèces par comparaison à 3 000 espèces dans le sud du Canada. Cependant, les mousses et les lichens semblent bien pousser dans cet écosystème. On en dénombre plus de 600 espèces dans le Haut-Arctique, par rapport à environ 500 dans les latitudes plus tempérées.
Bien que la majeure partie de cette région soit presque dépourvue de plantes, des îlots de végétation relativement luxuriante parsèment le paysage. Ceux-ci se trouvent principalement dans les terres basses côtières, les vallées abritées et les corridors humides riches en substances nutritives, situés le long des cours deau et des rivières. Ils sont couverts par un épais tapis mamelonné de carex, de mousses et de lichens, dont dépendent de nombreuses espèces fauniques.
Quelques plantes arctiques se sont adaptées à cet écosystème rigoureux. Presque toutes les espèces sont vivaces parce quelles reçoivent trop peu dénergie pour germer, fleurir et produire des graines pendant le bref été. Afin déviter les vents arctiques glaciaux, la plupart des plantes sont très courtes. Les espèces ligneuses telles que le saule arctique poussent au ras du sol. Dautres, telles que le silène acaule et loxytrope jaune, poussent en coussins ou tapis denses qui réduisent la perte de chaleur causée par le vent. Probablement, lespèce la plus commune et la mieux adaptée est le saxifrage à feuilles opposées.
Une plante particulièrement bien adaptée quon rencontre partout dans cette région, cest le pavot dIslande. Sa forme parabolique, son centre dabsorption de la chaleur et sa capacité de suivre lévolution du soleil dans le ciel en font un capteur solaire naturel, ce qui élève sa température interne de dix degrés au plus et accélère la formation des graines et leur maturité. Cette stratégie favorise aussi la reproduction en attirant les insectes pollinisateurs qui viennent baigner dans la chaleur de la fleur.