Dans la Cordillère arctique, les mammifères terrestres sont rares, et ce, en raison de la vie végétale clairsemée, qui constitue la base de toutes les chaînes alimentaires. Le lièvre arctique, le renard arctique, lhermine et le lemming à collerette sont parmi les quelques espèces sédentaires. Mais ces animaux sont généralement de loin moins nombreux et concentrés que dans les habitats arctiques pourvus dune couverture végétale plus dense. Dans la plupart des cas, ils vivent dans des poches dotées dune productivité végétale supérieure, le long des cours deau abrités et des régions côtières.
Par ailleurs, cette région sert dhabitat aux espèces doiseaux chanteurs et doiseaux de rivage qui gagnent le Grand Nord pour se reproduire. Les espèces les plus communes sont le sizerin blanchâtre, le petit gravelot et le bruant des neiges.
Cette écozone est surtout dépourvue de grands mammifères terrestres, bien que dans les régions côtières, les ours blancs pénètrent parfois jusquà 100 km à lintérieur. En général, ces derniers restent proches de la mer, où la productivité biologique est de loin supérieure à celle sur la terre ferme. Au printemps et au début de lété, les ours blancs pénètrent dans leau et montent sur les banquises allant à la dérive, en quête de phoques annelés et barbus, leurs proies préférées. Quand la glace se brise en août, les ours blancs reviennent à terre et se nourrissent de moules, détoiles de mer, doeufs doiseaux et de charognes. Bien que les ours blancs vivent dhabitude en solitaires, une carcasse de baleine boréale échouée sur la plage peut attirer un groupe de plus 40 ours.
Outre les ours blancs, les phoques et les baleines, les eaux marines exceptionnellement productives de la région attirent de fortes concentrations doiseaux de mer, qui se regroupent par milliers. Par exemple, les eaux entourant lîle Bylot et sétendant à lintérieur du détroit de Lancaster servent daires de nidification à dénormes colonies de fulmars boréaux, de marmettes de Brünnich et de mouettes tridactyles.