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Cadre écologique du Canada
La définition du cadre

Méthodologie

Établissement des cartes

Pour la révision des trois niveaux du cadre jugés prioritaires (écozones, écorégions et écodistricts), nous avons conservé comme guide général les concepts et la hiérarchie établis par le CCCET. Nous avons évalué séparément chacune des limites, tant à l'intérieur des provinces et territoires que de part et d'autre de leurs frontières. Les trois niveaux retenus ont paru convenir le mieux à la production de rapports sur les enjeux nationaux et les enjeux régionaux d'importance nationale en matière d'environnement et de durabilité des ressources.

Nous avons consulté une gamme d'intervenants des paliers fédéral, provincial et territorial, des groupes environnementaux et du secteur privé, de manière à prendre en compte, dans la mesure du possible, les données de cartographie écologique les plus récentes des provinces et à obtenir ainsi une couverture nationale qui soit homogène à chaque niveau. Pour ce faire, nous avons dû établir des corrélations entre les cartes écologiques existantes et revoir les cartes au besoin. Nous avons fondé le découpage en régions sur la carte nationale des écorégions terrestres précédente (Wiken et al. 1993) et sur d'autres cartes nationales publiées, comme Régions écoclimatiques du Canada (Groupe de travail sur les écorégions 1989) et Subdivisions physiographiques du Canada (Bostock 1970). Pour délimiter les écodistricts, nous avons utilisé un découpage déjà existant (Environnement Canada 1985), ainsi que la série de cartes des sols au 1/1 000 000 des Pédo-paysages du Canada (Shields et al. 1991) et la série de cartes au 1/250 000 de la Série d'information sur l'utilisation des terres nordiques (Environnement Canada et Affaires indiennes et du Nord canadien 1978–1986). Enfin, nous avons fait appel à l'imagerie LANDSAT comme outil global de corrélation, afin que les caractéristiques biologiques et physiques du paysage soient délimitées de manière uniforme de part et d'autre des frontières et dans les diverses provinces et les divers territoires, particulièrement dans le Nord canadien, où l'information de nature écologique était plus rare.

Niveaux de généralisation

Les limites des unités cartographiques, pour les trois niveaux de généralisation retenus, ont été précisées au cours du projet. Ces niveaux figurent au tableau 1 et sont décrits ci-dessous. Nous n'avons pas utilisé les autres niveaux de la hiérarchie, qui répondaient moins bien aux besoins des rapports et de la surveillance de l'environnement.

Les écozones

Les écozones sont des régions de la surface terrestre représentatives de grandes unités très générales caractérisées par des facteurs abiotiques et biotiques en interaction et adaptation constantes. Nous avions déjà subdivisé le Canada en 15 écozones, afin de répondre aux besoins du premier Rapport sur l'État de l'environnement au Canada (Wiken 1986). L'écozone occupe la première place dans la hiérarchie écologique définie par le CCCET (Wiken 1979). Ainsi, l'écozone permet d'intégrer à l'échelle subcontinentale les grandes mosaïques formées par l'interaction du macroclimat, des activités humaines, de la végétation, des sols ainsi que des caractéristiques géologiques et physiographiques du pays. Le rapport précédent sur les Écozones terrestres du Canada est en cours de révision. La nouvelle version comprendra une description des écozones marines récemment mises au point (Wiken, communication personnelle, 1995).

Plusieurs écorégions ont subi des modifications ayant pour effet de déplacer les limites de certaines parties des écozones. Par exemple, l'écozone du Bouclier boréal comprend maintenant les écorégions du Lac Melville et de la Rivière Paradise, au Labrador, ainsi que l'écorégion de la Plaine de l'Athabasca, dans le nord de la Saskatchewan. L'écozone Maritime de l'Atlantique a été élargie et englobe maintenant les Appalaches, dans le sud-est du Québec. L'écozone des Plaines boréales a été prolongée vers le nord jusqu'au Grand lac des Esclaves, le long de la vallée de la rivière des Esclaves, mais retirée du secteur où se rencontrent les frontières des Territoires du Nord-Ouest, du Yukon et de la Colombie-Britannique. Ce secteur fait maintenant partie de l'écozone de la Cordillère boréale, en raison de son caractère montagneux. De nombreux rajustements de moindre importance ont été apportés aux limites de toutes les écozones sur la carte révisée (Figure 1), d'après les renseignements fournis par les groupes de travail locaux.

Les écorégions

Les écorégions sont des subdivisions de l'écozone caractérisées par des formes de relief à grande échelle (ou des ensembles de formes de reliefs régionales), des mésoclimats (ou des macroclimats à petite échelle), une végétation, des sols, des eaux, des activités humaines (utilisations des terres et types d'activités à l'échelle régionale). Dans la présente compilation, nous avons redéfini les limites fixées dans le cadre de travaux antérieurs, de manière à refléter les résultats d'études et les connaissances nouvelles détaillées au niveau provincial. Les écorégions constituent le principal lien entre les écozones, d'échelle subcontinentale, et les écodistricts, plus localisés. Les modifications apportées aux écorégions ont été le principal fondement de la redéfinition des écozones d'abord définies par Wiken (1986).

Les cartes provinciales des écorégions ont été incorporées à la carte nationale après seulement quelques modifications mineures pour Terre-Neuve (Wiken et al. 1993; selonHirvonen 1984;Damman 1983), l'Île-du-Prince-Édouard (Wiken et al. 1993; selonHirvonen 1984), la Nouvelle-Écosse (Wiken et al. 1993; selonHirvonen 1984;Simmons et Muecke 1984), le Labrador (Hirvonen 1984;Meades 1993), le Manitoba (Eilers et Mills 1992) et la Colombie-Britannique (Demarchi 1993). Dans le cas du Nouveau-Brunswick, nous avons tenu compte des dernières précisions apportées par Godin et Roberts (1994). Pour le Yukon, nous avons redéfini les limites des écorégions selon les travaux antérieurs d'Oswald et Senyk (1977), Wiken et al. (1981) et Protection de l'environnement de l'Alberta (1994), modifiés de manière à tenir compte de la carte récente des écorégions de l'Alaska (Gallant et al. 1995). Dans le cas de l'Alberta, une révision effectuée en collaboration et une fusion de deux systèmes existants ont engendré la production d'une nouvelle carte (Achuff et al. 1988;Strong 1992) intégrant les principes proposés par Pettapiece (1989). Pour le Québec, les travaux de Gilbert et al. (1985), de Ducruc et al. (1994) et du ministère de l'Environnement et de la Faune (1994) ont été modifiés et fusionnés. Pour l'Ontario, un groupe de travail fédéral-provincial a modifié les écorégions de Wickware et Rubec (1989) ainsi que les site regions de Hills (1976). Pour la Saskatchewan, un groupe de travail similaire a produit une nouvelle carte des écorégions (Padbury et Acton 1994) intégrant les travaux de Harris et al. (1989) et de Thorpe (1992). Pour les Territoires du Nord-Ouest, nous avons apporté des modifications aux écorégions déjà définies (Wiken et al. 1993) et aux études régionales (Weatherall 1985;Wiken et al. 1985). Enfin, pour la préparation de la version révisée des écorégions nous utilisé de nouvelles images NOAA/AVHRR fournies par le ministère des Ressources renouvelables des Territoires du Nord-Ouest ainsi que les données de la série de cartes des Pédo-paysages du Canada.

Les écodistricts

Les écodistricts sont des subdivisions de l'écorégion caractérisées par des assemblages distinctifs de formes du relief, de matériaux de surface, de sols, de plans d'eau, de végétation et d'utilisations du territoire. Ils réunissent diverses unités subrégionales déjà définies par Environnement Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada et certains organismes provinciaux. Dans le cadre de la Série d'information sur l'utilisation des terres nordiques (SIUTN), une partie importante du territoire canadien a été cartographiée et découpée en écodistricts par Environnement Canada. Ces descriptions figurent sur les cartes de la SIUTN, publiées individuellement à l'échelle de 1/250 000. Ces cartes contiennent de l'information sur les sols, les formes du relief, la végétation, la faune et les ressources hydriques à l'échelle des écodistricts. Un autre exemple est l'élaboration d'une unité subrégionale appelée «région de ressources agroécologiques» par le Centre de recherches sur les terres et les ressources biologiques, pour l'évaluation et la modélisation des terres. Ces régions ont été établies pour les parties agricoles des provinces des Prairies (Dumanski et al. 1993;Pettapiece 1989;Eilers et Mills 1990) et de la Nouvelle-Écosse (Patterson et Langman 1992). La méthode utilisée pour cerner les limites pertinentes à ce niveau était en grande partie fondée sur des différences de roche-mère, de topographie, de relief et de sol, extraites des cartes des Pédo-paysages du Canada. Ces cartes constituaient, au moment de la compilation des limites des écodistricts, le niveau le plus détaillé d'information (1/1 000 000) sur les paysages biophysiques qui soit disponible pour l'ensemble du Canada.

Par ailleurs, nous nous sommes fondés sur les unités de pédo-paysages pour préciser et mieux définir les écodistricts dans certaines régions non agricoles du Canada. Pour le nord du Québec et les Territoires du Nord-Ouest, nous avons évalué, révisé, mis en corrélation et combiné les unités établies lors de la première approximation des écodistricts (Environnement Canada 1985) et dans le cadre de la Série d'information sur l'utilisation des terres nordiques (Environnement Canada 1978–1986), afin de produire un découpage uniforme en écodistricts, fondé sur les polygones des Pédo-paysages.

Pour la Colombie-Britannique, il a suffi de quelques modifications mineures pour que les «écosections» subrégionales de la province (Demarchi 1993) puissent être assimilées à des écodistricts. Dans cette province, la cartographie des écorégions avait été établie en fonction d'une classification biogéoclimatique des écosystèmes (Pojar et al. 1987). En raison de la nature complexe des climats et des reliefs des écosystèmes de montagne, les écodistricts permettent ici de définir de manière plus détaillée les divers ensembles écologiques que l'on trouve dans une même région macroclimatique et physiographique (écorégion). Dans les écorégions de la Cordillère, les écodistricts comportent en général une plus vaste gamme de propriétés qu'ailleurs au Canada.

Intégration des données

Les cartes numériques des écozones, écorégions et écodistricts ont été établies sur les fonds de carte au 1/1 000 000 normalisés de la base de données des Pédo-paysages du Canada, puis stockées en couches distinctes de polygones dans le Système canadien d'information sur les sols (SISCan) (MacDonald et Valentine 1992). Le SISCan tourne sur un système d'information géographique TMARC/INFO, version 6.10, pour postes de travail TMHewlett Packard modèle 735,717 exploités dans un environnement TMUnix.

Toutes les limites des polygones du cadre écologique sont appareillées aux polygones des Pédo-paysages. Bien que cette série de cartes ne fasse pas partie en tant que telle du système de classification écologique du territoire du CCCET, elle constituait une base d'information cartographique numérisée suffisamment détaillée pour que nous puissions y greffer des découpages écologiques à plus petite échelle.

Le modèle de données a été conçu de manière à réduire le plus possible les redevances et à assurer une flexibilité maximale des données (Selby et Santry 1993). Ce modèle de données relationnelles se compose d'une application intégrée de sept fichiers dBase IV (figure 2). Ces fichiers de base de données et leurs structures permettent de relier les polygones et leurs attributs d'un niveau à l'autre du cadre écologique. Le modèle de données a également été conçu de manière à faciliter le raccordement avec des bases de données externes.

Deux catégories de bases de données ont été créées dans l'application. La première contient des codes de données, des descriptions et des règles (définitions des types de données) normalisés pour toute l'application. Ces fichiers TYPE_DEF, ATT_CODE, MISC_DEF et RULE_SET peuvent servir de manuel de base de données en direct. La seconde catégorie de fichiers sert à stocker les données particulières à chaque polygone. Ces fichiers fournissent une description des codes des cartes (MAP_CODE.DBF), la valeur des divers attributs de l'écozone, de l'écorégion ou de l'écodistrict (MAP_ATT.DBF) ainsi qu'un lien avec les polygones des Pédo-paysages Canada (PPC) (POLYGON.DBF). D'autres fichiers (n'apparaissant pas dans la figure 2) sont générés par des programmes à l'intention des utilisateurs. Ils sont de nature temporaire et visent des buts très précis. Un de ces programmes sert à générer un sommaire non hiérarchisé des données, qui permet aux opérateurs du SIG de marquer les attributs des polygones sur les cartes.

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