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Cadre écologique du Canada
La définition du cadre

Le découpage du canada en régions écologiques

Bailey et al. (1985), Rubec et al. (1988), Ironside (1989), Rowe (1992), Rubec (1992), Marshall et al. (1992), Wiken et Lawton (1995) ainsi que Marshall et al. (sous presse) se sont penchés sur l'historique et sur les applications du découpage du Canada en régions écologiques. Ces aperçus et ces documents démontrent un progrès constant pour l'élaboration d'une perspective globale des écosystèmes.

Le Comité canadien de la classification écologique du territoire (CCCET) a été formé en 1976 pour servir de forum national en vue d'encourager le développement d'une approche écologique uniforme à l'échelle nationale, pour la classification et la cartographie des écosystèmes terrestres, ainsi que d'une application judicieuse de cette approche à la gestion et à la planification durables des ressources. Cette approche vise à délimiter, à classer et à décrire des régions de la surface terrestre qui soient écologiquement distinctes à divers niveaux de généralisation, selon un ensemble particulier de facteurs abiotiques et biotiques pour chacun de ces niveaux (Rowe et Sheard 1981;Wiken 1986). Les unités écologiques sont définies spatialement par des différences caractérisant une combinaison de ces facteurs. Le caractère déterminant d'un ou plusieurs de ces facteurs varie selon le lieu. Depuis 1976 jusqu'au milieu des années 1980, un classement hiérarchisé comportant sept niveaux de généralisation a peu à peu pris forme au CCCET. Du plus général au plus restreint, ces niveaux correspondent aux écozones, aux écoprovinces, aux écorégions, aux écodistricts, aux écosections, aux écosites et aux écoéléments (Groupe de travail du Service de conservation de l'environnement 1981;Rowe et Sheard 1981;Wiken 1979,1986;Ironside 1991).

Après l'établissement du cadre de classification du CCET, et grâce à plusieurs rapports scientifiques et cartes à diverses échelles déjà publiés, on a produit une série de synthèses sur la classification écologique (biophysique) du territoire à l'échelle nationale. En 1986, Wiken (1986) a publié une carte et un rapport décrivant les écozones terrestres. Dans sa description du découpage en écorégions, Wiken (1986) écrivait :

"La classification écologique du territoire est une méthode de définition et de classification de régions de la surface terrestre présentant des caractéristiques écologiques propres. Chaque région constitue un ensemble distinct résultant de l'entremêlement et de l'interaction des facteurs présents : formes de relief, eau, sols, végétation, climat, faune et influence humaine. L'importance relative de ces facteurs varie en fonction des régions. Cette approche globale à la classification des terres peut s'appliquer progressivement et proportionnellement tant aux écosystèmes les plus limités qu'aux vastes écosystèmes."

En fait, les unités géographiques délimitées sur la surface terrestre (à savoir les écozones, les écoprovinces, les écorégions, les écodistricts, etc.) tirent leur identité propre de différences marquant une combinaison de caractéristiques du paysage dans l'espace. Les facteurs déterminants varient selon le lieu à toutes les échelles. Appliquant cette approche à la cartographie, on a produit en 1987 une carte provisoire des écorégions du Canada, publiée par la suite dans l'Atlas national du Canada (Wiken et al., 1993). Cette carte constituait la première approximation nationale des écozones, des écoprovinces et des écorégions.

En outre, les groupes de travail du CCCET ont publié des études thématiques connexes, notamment sur les régions de terres humides du Canada (Groupe de travail national sur les terres humides 1986) et sur les régions écoclimatiques du Canada (Groupe de travail sur les écorégions 1989), afin de fournir un aperçu précis de certains écosystèmes ou de leurs composantes. Les régions de terres humides représentaient des secteurs à l'intérieur desquels des terres humides caractéristiques semblables se développent dans les milieux semblables quant à la topographie, à l'hydrologie et aux régimes de nutriments. Les subdivisions de ces régions se fondaient sur la répartition et l'abondance relative des divers types de terres humides. Par contraste, les régions écoclimatiques sont fondées sur les rôles et les influences du climat quant au faciès et aux qualités inhérentes des écosystèmes. On a donc choisi comme critères de description des gradients macroclimatiques ayant un effet écologique réel (s'exprimant par le développement de la végétation et des sols).

Bien qu'on ait reconnu, du point de vue conceptuel, la pertinence des niveaux de généralisation mis au point par le CCCET, il fallait mettre à jour les unités spatiales proposées (écozones, écorégions et écodistricts terrestres), afin de tenir compte des données nouvelles. L'information révisée continuerait ainsi à répondre aux besoins de surveillance et de rapports aux échelles régionale, nationale et internationale. Plus précisément, pour que le système puisse être utilisé efficacement, il devait :

Pour ce faire, on a mis sur pied vers la fin de 1991 un projet de collaboration entre Environnement Canada (Direction générale de l'état de l'environnement), Agriculture et Agroalimentaire Canada (Centre de recherches sur les terres et les ressources biologiques) et Ressources naturelles Canada (Service canadien des forêts). Les membres de ce projet (le Groupe de travail sur la stratification écologique), de concert avec les organismes provinciaux et territoriaux, ont revu les limites des unités géographiques et compilé les données sur les niveaux clés de la composante terrestre du cadre écologique national.

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