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Cadre écologique du Canada
Introduction

Concepts du cadre écologique

Origines

Depuis la fin des années 1960, les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les universités et l'industrie ont conjugué leurs efforts en vue d'élaborer un cadre écologique hiérarchique et une terminologie connexe pour le Canada. En 1991, sous les auspices du Groupe de travail sur la stratification écologique, un certain nombre d'organismes du gouvernement fédéral, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, ont entrepris de revoir le travail déjà accompli et d'établir un cadre écologique commun pour le Canada.

Pour mener à bien cette initiative, il fallait penser, agir et planifier en fonction des écosystèmes. En d'autres mots, il fallait cesser de mettre l'accent sur les diverses constituantes des écosystèmes pour privilégier une approche plus globale. L'élaboration d'un cadre écologique national en vue d'obtenir le contexte spatial national cohérent voulu pour décrire et surveiller l'évolution des écosystèmes à divers niveaux de généralisation et en rendre compte s'imposait comme une nécessité. L'utilisation d'unités écologiques normalisées facilite la communication et l'échange de rapports entre les divers gouvernements et les diverses disciplines.

On trouvera dans "Cadre national écologique pour le Canada" , rapport national rendu public par le Groupe de travail sur la stratification écologique en 1996, une description de la méthodologie utilisée pour l'élaboration des cartes du cadre écologique, des précisions sur les concepts sous-tendant les niveaux hiérarchiques de généralisation, des descriptions narratives de chaque écozone et écorégion et des liens qui les réunissent aux diverses sources de données, des exemples d'applications du cadre et une liste des partenaires et des organismes participants.


Classification écologique du territoire

La classification écologique du territoire est une méthode de définition et de classification de régions de la surface terrestre présentant des caractéristiques écologiques propres. Chaque région constitue un ensemble distinct résultant de l'entremêlement et de l'interaction des facteurs présents : formes de relief, eau, sols, végétation, climat, faune et influence humaine. L'importance relative de ces facteurs varie en fonction des régions. Cette approche globale à la classification des terres peut s'appliquer progressivement et proportionnellement tant aux écosystèmes les plus limités qu'aux vastes écosystèmes.

Le principe fondamental sous-jacent au découpage du territoire en unités écologiques consiste à saisir les principales constituantes écologiques de chaque unité et à préciser les liens qui existent entre elles (p. ex. formes de terrain, sols, eau et végétation), et non pas à traiter séparément chacune de ces constituantes comme autant de caractéristiques distinctes du paysage. Les points-clés de l'application de la classification écologique des terres à la délimitation d'unités cartographiques écologiques sont précisés dans le tableau présenté ci-dessous:

Quelques principes de base des écosystèmes

Les écosystèmes sont à la fois nombreux et complexes. La difficulté consiste à faire en sorte que les unités cartographiques écologiques reflètent bien cette complexité, tout en étant simples à utiliser et à interpréter. Il convient également de noter que si la classification écologique des terres a un fondement scientifique, elle devient également un art dans la mesure où les cycles écologiques, les caractéristiques et les interactions ne sont pas toujours apparents ou faciles à mesurer et doivent par conséquent être interprétés à la lumière des indices fournis par divers facteurs comme le développement de la végétation et des sols, les formes de terrain, etc.

En plus de différer considérablement entre eux, les écosystèmes déterminent une hiérarchie à plusieurs niveaux de généralisation prévoyant l'inclusion des écosystèmes plus restreints dans des écosystèmes de plus en plus vastes. L'adoption d'un système hiérarchique permet d'inclure des détails en fonction des objectifs de gestion et des usages proposés. Comme les processus de prise de décisions liées à la gestion et à d'autres secteurs d'activité ont un retentissement à divers niveaux, depuis le niveau local et régional jusqu'au niveau national et même international, une des exigences essentielles d'un système de classification écologique des terres est de décrire les écosystèmes à une échelle, portée et intensité convenant aux fins visées.

Bien que le concept d'écosystème accorde la même importance à toutes les composantes (sols, climat, végétation, etc.), celles-ci peuvent ne pas avoir le même poids relatif le long du gradient hiérarchique (certaines peuvent jouer un rôle plus déterminant que d'autres). La dominance ou l'importance d'un facteur donné en ce qui a trait à sa capacité de définir l'expression spatiale d'un écosystème à chaque niveau de généralisation peut varier considérablement. Idéalement, les critères discriminants sont fondés sur des composantes permanentes des écosystèmes, c'est-à-dire des caractéristiques qui changent très peu dans le temps, comme les caractéristiques géologiques, les matériaux superficiels, la forme de terrain ou les plans d'eau. À un niveau de généralisation donné, l'importance relative des composantes peut varier d'une unité écologique à l'autre, de même que leurs relations et processus. Par exemple, les écosystèmes du nord de l'Ontario sont caractérisés par le substrat rocheux du Bouclier canadien, des sols peu profonds et de nombreux lacs, tandis que ceux du sud de l'Ontario présentent une assise rocheuse sédimentaire recouverte par des sols profonds et comportent moins de lacs. Ces facteurs influent sur d'autres caractéristiques comme l'habitat, la croissance de la végétation et la productivité.

Les écosystèmes peuvent être naturels ou fortement modifiés par les activités humaines, en particulier l'urbanisation. L'utilisation des terres et d'autres facteurs humains peuvent influer sur la nature et l'étendue de certains types d'écosystèmes. Dans certains cas, les activités humaines peuvent avoir des effets déterminants et perturber considérablement les processus écologiques et les caractéristiques d'une région. C'est le cas, notamment, de l'agriculture dans les prairies des provinces des Prairies, ou encore du développement urbain et de l'agriculture dans les forêts caroliniennes du sud de l'Ontario.

Profitez d'apprendre plus au sujet de ce cadre spatial national écologique pour le Canada!

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